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Avertissement : En tapant peintures religieuses dans Google Images vous espériez regarder avec volupté de saintes femmes éplorées en extase devant le corps magnifique du Christ. Peut-être cherchiez-vous à revoir les Ignudi de Michel Ange ou bien " Adam et Eve chassés du paradis " peints à fresque sur ce même plafond de la Chapelle Sixtine ? Voilà que vous tombez sur un obscur artiste qui vous dévoile à dessein tout ces seins que vous ne sauriez voir. Vous êtes choqué ? passez votre chemin. Ici trop de corps enlacés, trop de fesses rebondies, trop de poitrines siliconées, trop de jambes écartées, de phallus en érection, de pénétrations insoutenables, trop d'impudeur pour votre œil pudique. Point d'esclaves enchaînés, d'apôtres martyrisés, de sadiques soldats, de femmes violées, de massacre de saints innocents. Du sexe, rien que du sexe. Mon plaisir à moi est de philosopher dans le boudoir du Marquis plutôt que dans la crainte du jugement dernier, n'en déplaise aux Savonaroles intégristes de la morale catholique. Le libertinage en guise de vertu, Sade plutôt que Jésus. Quoique ! Jésus était paraît-il un beau mec qui savait pardonner à la femme adultère. N'a-t-on pas dit de Marie-Madeleine qu'elle n'était qu'une putain tombée amoureuse du fils de Dieu ?

Et vous, amateur éclairé d'histoire de l'art et de mythologie, vous êtes allé surfer sur le net pour parfaire votre culture baroque. Voilà que vous tombez tout aussi fortuitement sur des dessins de lesbiennes excitées léchant goulûment des chattes épilées. Choqué aussi ? Pourtant, juste avant, vous avez admiré la composition mouvementée de " l'enlèvement des filles de Leucippe " Quel coquin ce Rubens ! Vous ne trouvez pas ? comment ? Vous n'y voyez qu'une magistrale leçon de peinture ? Allons, laissez vous aller ! La rhétorique érotique de Pierre-Paul ne saurait vous échapper. Bien sûr, pas de mont de Vénus dévoilé dans cette virtuose contreplongée. Il s'en est fallu d'un rien. Ce rien érotique qui vous excite en toute bonne conscience. Et ses trois grâces ! Vous n'y voyez qu'un idéal de beauté ? Du cul je vous dis, du cul, de vrais culs, de la fesse, généreuse, de la chair à canon, canon d'une époque où le désir se mesurait à l'opulence des corps. On est bien loin de ces mannequins anorexiques qui déambulent à pas saccadés sur les podiums des défilés de mode. On voit bien que les références ont changé. Egon Schiele est passé par là. Eros et Thanatos, ce vieux couple inséparable…

Quant à moi pas besoin de prétexte mythologique ou religieux pour peindre des corps en mouvement, la pornographie accessible à volonté sur internet est une mine de sujets inépuisables. Tous ces corps, féminins et masculins, filmés ou photographiés dans les attitudes les plus variées ne peuvent que susciter l'intérêt du peintre au-delà même du plaisir sexuel. L'ardeur feinte de ces hardeurs bodybuildés est une incitation aussi forte que la puissance suggérée du Laocoon luttant contre les serpents tentaculaires qui l'étouffent . Mon dessein n'est il pas de "dépornographier" la pornographie par le travail artistique ?




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